séparateur
Dragons de Komodo
séparateur
séparateur

L’existence du Varan de Komodo est rapportée pour la première fois au début du XXe siècle, par deux pêcheurs de perles hollandais, Messieurs Kock et Aldégon.

Lors d’un voyage en Indonésie, ils se seraient trouvés en face de cette bête horrifiante et le sang se glaça dans leurs veines.

Pour des Européens, la surprise était totale, mais les indigènes connaissaient bien le monstre. Ce sont eux qui apprirent aux pêcheurs que l’animal qu’ils avaient rencontré s’appelle « ORA » dans la langue de l’endroit et qu’il est si féroce qu’il peut terrasser un bœuf et même s’attaquer à l’homme.

En 1910, les pêcheurs transmettent ces propos inquiétants au gouverneur Van Hensbroek, affirmant qu’ils ont, eux-mêmes, aperçu le « lézard mangeur d’hommes, long de sept mètres ». Ainsi naît la légende !

séparateur

En 1912, P. A. Ouwens, directeur du Musée de Buitenzorg de Java, tente de rétablir les faits en dressant un profil scientifique du Varanus Komodoensis, mais rien n’y fait : les hommes préfèrent les légendes …

Le dragon de Komodo conserve, encore aujourd’hui, sa réputation de monstre mangeur d’hommes, et sa langue bifide, qu’il darde à la manière d’un fouet, y est sans doute pour quelque chose. En réalité le varan n’est dangereux que s’il se sent menacé.

séparateur

Le varan de Komodo est le lézard le plus imposant au monde. Il évolue dans une aire géographique extrêmement limitée. On ne le rencontre que dans les régions semi-arides et tropicales des îles du sud de l’Indonésie : Komodo, Florès, Rintja et Padar. C’est l’un des plus grands carnivores actuels : il mesure en moyenne deux mètres cinquante et pèse cent soixante cinq kilos (bien qu’on ait recensé des spécimens pouvant dépasser les trois mètres de long).

Il possède quatre pattes courtes et puissantes munies de griffes qui lui permettent de sauter et de nager. En dépit de son poids énorme, il est relativement rapide : il atteint des vitesses de 11 Km/h.

C’est un prédateur mortel. S’il s’attaque à une grosse proie, il lui cassera d’abord la colonne vertébrale d’un mouvement de tête, puis, avec ses dents acérées, il la déchiquettera.

Il procède différemment avec les plus petites captures. Il les attrape dans sa gueule et les secoue si énergiquement que leur corps éclate.

Si jamais une victime parvenait à échapper au « monstre », elle ne survivrait pas, de toute façon, à la morsure, car les bactéries contenues dans sa salive sont si virulentes qu’elles empêchent la cicatrisation et provoquent la mort au bout de quelques jours.

Les adultes se nourrissent de cochons, de sangliers, de cerfs, de chiens, de buffles et de chevaux. Les jeunes se contentent de souris, d’oiseaux, de petits lézards, de rats ou d’insectes.

La femelle pond entre 15 et 35 œufs, et la période d’incubation varie de huit mois à huit mois et demi. On dénombre au-delà de cinq cents dragons de Komodo à l’état sauvage. L’espèce est, malgré tout, placée sous la protection du gouvernement indonésien car la population ne contient que 350 femelles reproductrices.