Ces grands reptiles évoquent parfois des crocodiles pourvus d’ailes ou encore des serpents géants. Rapprocher ces figures symboliques d’êtres ayant réellement existé dans des époques antérieures, c’est-à-dire des dinosaures du mésozoïque, n’est guère convaincant car, jamais, l’homme n’a pu voir ces animaux (il est apparu sur terre environ cent millions d’années après leur disparition).
Le chercheur E. Dacqué a donc élaboré une théorie qui est fondée sur l’hypothèse d’une mémoire originelle dépassant les limites du monde humain et atteignant les couches profondes de son histoire évolutive où se serait conservée l’image du dinosaure.
Par la suite, on attribua à certains héros et aïeux de dynasties nobles, le titre de « tueur de dragons » pour symboliser la victoire de l’esprit humain sur les forces déchaînées de la nature.
Dans les contes et légendes, vaincre un dragon est une épreuve infligée au héros qui doit conquérir un trésor ou délivrer la fille d’un roi retenue prisonnière. Le dragon est alors le symbole du désordre caractéristique de l’ère animale, qui doit être maîtrisé par la force et la discipline.
Dans cette optique, la psychologie des profondeurs y voit une figuration de la mère archaïque que le héros doit affronter pour s’en défaire, et qui lui permet de renaître in novam infantiam, dans une nouvelle jeunesse qui est celle de son intégrité psychique, dans une nouvelle naissance au monde de l’âme et des symboles
Dans les mythes liés à la création du monde, les dragons apparaissent souvent comme des êtres violents que les Dieux doivent affronter et vaincre.
La fille du roi y devient la figure du féminin libéré de l’emprise du maternel primitif, et le trésor l’équivalent de la plénitude de l’âme et, à certains égards, de l’or de l’alchimie.
Dans la symbolique chrétienne, le dragon est l’incarnation de Lucifer, il est vaincu par l’archange Michel et précipité dans les feux de l’Enfer.
C’est pourquoi les dragons sont souvent associés au feu et représentés crachant des flammes, lorsqu’ils ne sont pas perçus, d’une façon plus générale, comme les créatures du chaos originel que seule sait vaincre la force contrôlée de l’esprit et du corps.